mercredi 16 mars 2011

Le S.E.L., comment ça marche ?

Au départ, le troc :
Dans une relation d'échanges individuelle non monétaire, on est obligé, pour ne pas être redevable, à une valeur équivalente de biens, de services ou de savoirs. C'est le troc, vieux comme le monde.

Le troc :
Mickaël connait Elisa et Paul, mais Elisa et Paul ne se connaissent pas. Si Mickaël est intéressé par les boutures de géranium d'Elisa, il faut qu'il ait quelque chose de valeur équivalente à lui proposer, pour ne pas se sentir redevable.
Si Paul n'a que deux salades de son jardin pour compenser le blouson en cuir un peu rapé que Mickaël a à troquer, lui aussi va se sentir en reste, et dans cette histoire, tout le monde est un peu mal à l'aise : on est débiteur. En gros le troc n'est vraiment possible que si chacun a immédiatement des choses à proposer en quantité et qualité suffisante pour établir des équivalences. C'est pour pallier ces contraintes que l'argent a été inventé.

Plus élaboré, le système monétaire :
L'argent permet de faire circuler des biens, des services et des savoirs, non pas immédiatement, mais de façon différée, et avec différentes personnes. Le plus souvent dans nos sociétés, l'argent permet désormais à certains de spéculer pour s'enrichir aux dépens des autres.

Et maintenant, voyons ce qu'implique la notion d'échanges mutuels dans un système d'échanges local, un groupe qui s'est donné une monnaie d'échanges :

Un système d'échanges local :

Tous les membres de l'association peuvent entrer en relation les uns avec les autres, à volonté, selon leurs centres d'intérêts, ce qu'ils ont à proposer, etc.

Le schéma ci-dessus est un exemple d'échanges dans l'association. Mickaël, Stéphanie et Thomas, font des échanges avec tous les membres du groupe, tandis qu'Isabelle échange peu, peut-être parce qu'elle vient juste d'arriver dans l'association, ou n'est pas très disponible en ce moment, ou n'a pas trouvé ce qu'elle cherchait dans les offres des autres. Peut-être aussi elle-même n'a-t-elle pas proposé grand-chose jusqu'à présent. Mais elle compte bien aller à la prochaine bourse d'échanges, et proposer les pulls qu'elle ne porte plus. D'ailleurs, lors de cette bourse elle va sans doute rencontrer d'autres membres du groupe.

Comment sont gérés les échanges ?
Les offres et demandes des adhérents leur permet d'entrer en contact les uns avec les autres.
Les membres du S.E.L. ont une monnaie, qui n'est pas de l'argent, qu'on ne met pas à la banque, qui ne produit pas d'intérêts. Cette monnaie est un simple écriture sur un bout de papier ou dans un carnet par exemple. Mickaël donne 3 grains à Thomas pour 10 plants de salade, Thomas donne 10 grains à Stéphanie pour un livre dont elle ne fera rien.

Chacun crédite ou débite son compte pour savoir où il en est de ses échanges. L'idée, est que les échanges aient lieu sans blocage.

La monnaie ici n'est pas spéculative.
On ne l'amasse pas, on ne gagne pas d'intérêts en le bloquant sur un compte, on n'organise pas la disette pour s'enrichir, on ne paie pas non plus d'intérêts si on est en difficultés. Pourquoi ? Parce que nous sommes dans un petit groupe à l'échelle humaine, locale, où tout le monde finit par se connaître, et où la solidarité s'exerce facilement parce que la confiance est le maître mot des échanges.

Ecolo, ah bon ?
Parce qu'au lieu de jeter des objets qui n'ont plus de valeur marchande, on les met à disposition d'autres membres de l'association, on se prête des choses qu'on n'a pas les moyens d'acheter, on consomme de façon plus judicieuse. Parfois, en discutant, on fait même des projets d'avenir à plusieurs (naissance d'une entreprise, projet associatif, etc).

Services, savoirs ... Ce n'est pas du travail au noir, ça ?
Que ce soit clair, en aucun cas il ne s'agit de se substituer au secteur marchand. Il s'agit d'échanges occasionnels, qui n'ont donc pas de caractère régulier, qui ne présentent pas de volume économique propre à nuire aux différents acteurs du secteur marchand. Si ma voisine se casse un bras et n'a pas les moyens de payer un taxi pour l'emmener faire ses courses, je ne prends de travail à personne en faisant du covoiturage. C'est une simple question de solidarité. Le plus avec le S.E.L., c'est qu'elle ne se sentira pas redevable, et ainsi elle demandera le service plus facilement, au lieu de s'enfermer chez elle en attendant le ravitaillement de la semaine prochaine.

Par contre, s'il s'agit d'un service régulier, alors le S.E.L. n'est plus concerné, car cette fois cela qui représente un travail, dont le cadre légal est très précis.
Dans ce cas, on déclare les heures travaillées, on utilise les chèques emploi-service, on paie des charges qui permettent à chacun de cotiser et de profiter de la solidarité nationale.

Pour résumer, le S.E.L. n'a pas vocation à se substituer à la société, mais à pallier certains inconvénients d'une vie de type citadin, dans laquelle nous avons perdu la capacité à organiser la solidarité de voisinage.

Et ça coûte quoi ?
Pour faire court : rien.
Les seuls frais en argent sont les frais administratifs de l'association (papier, encre, timbres, modification éventuelle des statuts, assurance). Avec Internet ces frais sont presque inexistants.

Pourquoi reparler du S.E.L. ?
Le S.E.L du Pays Foyen existe depuis plus de quinze ans. Il a connu une période très active, puis un déclin dû à un renouvellement insuffisant de ses membres, et à une administration trop lourde pour ses bénévoles. En 2002 il s'est mis en sommeil, tout en gardant sa structure administrative prête à fonctionner.
Depuis quelques années, la situation de nombreuses personnes s'est dégradée. D'autres sont interpelées par le gaspillage, la course au profit, la ségrégation sociale, le mépris dans lequel sont tenues certaines catégories de notre société.

Et maintenant ?
Ce blog, ainsi qu'une page Facebook, est une fenêtre sur internet. Les personnes intéressées par le S.E.L. peuvent nous contacter, se rencontrer, puis se réunir pour voir comment faire vivre cette idée dans la vie quotidienne.

ça va changer quoi ?
Nous pensons qu'il est possible de résister à la morosité ambiante, aux catastrophes annoncées, qu'on peut ne pas baisser les bras. Nous pensons qu'il est possible de retrouver une qualité de vie plus grande, en nous rencontrant davantage, en échangeant de petites choses toutes simples, et surtout des sourires, des bonjours, des bons moments. Ensemble.

D'accord, ça prête à sourire. Eh bien oui, justement, c'est un bon début ... :+)
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mardi 15 mars 2011

Le SEL du Pays Foyen, prêt à servir

Régulièrement, des personnes s'informent sur le SEL par téléphone, cherchent des informations, souhaiteraient s'impliquer.

Aussi, après plusieurs années de mise en sommeil, le SEL du Pays Foyen pourrait bientôt reprendre de l'activité.

Ce qui motive ce souhait, c'est la recherche, dans le respect de la loi et des principes de la solidarité nationale :
  • D'échanges de tous ordres, fondés sur la confiance mutuelle et la réciprocité collective, dans le cadre d'une économie non spéculative
  • De relations sociales plus respectueuses de chacun
  • D'une consommation raisonnée plus respectueuse de notre environnement, plus locale
  • D'une solidarité effective, pratique, dans notre environnement immédiat
  • De la certitude que chacun d'entre nous a quelque chose à faire valoir dans cette société
Si vous vous sentez des valeurs communes avec les SEL, les groupes d'échanges de savoir, les différentes initiatives dites alternatives, si vous avez envie de participer aux échanges, vous pouvez prendre contact en envoyant un courriel ici